Un regard sur Huriel par Bernard Duplaix

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Coucou à tous, vous le savez, je suis en vadrouille à vélo autour du monde, pour l’année 2018, actuellement au Japon.

Pourtant, évidement, je n’en oublie pas moins ma mère et notre si jolie et agréable ville d’Huriel.

D’ailleurs, ma mère a rejoint une association super et je ne vous en dis pas plus car c’est avec honneur que je laisse la parole sur notre blog au président de cette association Bernard Duplaix pour vous en parler un peu plus et surtout pour vous donner envie de connaître notre petit coin de bonheur : Huriel.

Avant de lui laisser la parole, je tiens à le remercier, une nouvelle fois pour cet article car c’est toujours avec plaisir que je lis ses écrits et puis, il faut bien le dire, cela me donne toujours envie d’en savoir plus sur Huriel 🙂

Donjon de "la Toque"
Donjon de “la Toque”

UN REGARD SUR HURIEL…

En Bourbonnais, la notoriété de la ville d’HURIEL tient essentiellement à sa longue histoire, qui a laissé des traces très intéressantes, mais hélas, peu connues.

Récemment, en 2017, une association culturelle a été créée, et ce n’est pas un hasard si elle a choisi l’appellation « Huriel au fil des siècles ».

En effet, les historiens, les architectes des Monuments historiques et autres experts ayant étudié la ville, ont fait remonter sa création à un sanctuaire druidique, implanté en lieu et place de l’actuelle église Notre-Dame.

La présence celtique est incontestable, le Pays d’Huriel ayant constitué à l’origine, un territoire enclavé parmi ceux des Arvernes, des Bituriges et des Lémovicences.

Curieusement, on retrouvera, bien des siècles plus tard, des influences architecturales auvergnates, berrichonnes et limousines dans les belles églises romanes de la région, en particulier dans celle d’Huriel.

A noter encore que la présence des Bituriges a été affirmée en 2016, lors de fouilles préventives effectuées sur le plateau de Quinssaines, à quelques kilomètres d’Huriel.

Mais c’est bien avant les Celtes qu’il faut peut-être faire remonter les origines d’Huriel, comme semble le prouver l’important site mégalithique proche du hameau de Fareilles, site pour l’instant non répertorié, non étudié, mais pour lequel l’association susvisée s’apprête à contacter les autorités officielles dans le domaine de l’archéologie.

C’est toutefois le XIIème siècle qui vaut à Huriel son prestige historique au sein du Bourbonnais.

En effet, les invasions barbares, allant du VIIIème au XIème siècle, avaient conduit les premiers seigneurs locaux à ériger un système défensif.

Rudimentaire et facilement vulnérable, cet ensemble primitif fut transformé en château-fort par l’effet des injonctions du roi Louis VII, soucieux de constituer des places fortes pour enrayer la menace de conquête du royaume par les Anglais, à partir de leurs bases en Aquitaine. (Huriel fut l’une des 27 places fortes du Bourbonnais).

Dans la continuité, le roi Philippe-Auguste demanda aux seigneurs de substituer la pierre au bois dans toutes leurs constructions, ce qui fut fait à Huriel, entre 1180 et 1250, avec, au centre de l’enceinte fortifiée, l’imposant donjon de « la Toque », bâti avec le dur granit de la région, resté de ce fait, invulnérable et en parfait état de conservation.

Pendant tout le Moyen-âge, Huriel fut un vaste chantier puisque, parallèlement à la construction du château-fort, la ville connut l’implantation d’un prieuré bénédictin, dépendant de l’abbaye de Déols (Indre) et son corollaire, la magnifique église romane dédiée à Notre-Dame.

Notre Dame d'Huriel
Notre Dame d’Huriel

A noter que, selon des études récentes, Huriel a pu être un lieu de passage important de pèlerins se rendant à Compostelle, comme en attestent un prieuré, un hôpital, une maladrerie, un cimetière, une chapelle dédiée à Saint-Roch.

A partir du Xème siècle, et peut-être même avant, Huriel se dota de ce qui allait faire sa richesse économique : un important vignoble. Malheureusement, celui-ci ne survécut ni à l’apparition du phylloxéra en 1886, ni à la création des proches usines montluçonnaises, grandes pourvoyeuses de main-d’œuvre.

Au commencement des années 1970, en tant que chef-lieu de canton, et donc de bourg-centre au sein du pays, Huriel entama une transformation progressive qui en fait, aujourd’hui encore, une commune d’accueil recherchée.

Des équipements conséquents ont vu le jour ces dernières décennies (lotissements, agrandissement du collège, construction d’un groupe scolaire primaire et maternelle, salle de sports, camping, habitat ancien rénové, ainsi que présentement, un projet de maison de santé) qui, ajoutés aux 25 associations locales, ont permis de fixer une population de 2 700 habitants actuellement.

Outre la promotion assurée par ses monuments historiques, Huriel a eu la chance d’être au cœur du bel ouvrage de George SAND, « les Maîtres Sonneurs », la romancière ayant donné ce nom à ses héros bourbonnais, et situé son récit dans la proche région.

La création, il y a quelques années, du « chemin des Maîtres Sonneurs », puis son exploitation culturelle, ont procuré à la ville un outil de développement touristique non négligeable, tout comme le label « village des métiers d’art », concept rassemblant une quinzaine d’artistes et artisans.

Malheureusement, en ce début de XXIème siècle, la ville d’Huriel, comme beaucoup de communes rurales, souffre de la disparition de ses commerces et de ses services publics.

De ce fait, son avenir est désormais étroitement lié à l’évolution de l’agglomération montluçonnaise.

Bernard DUPLAIX, Président de l’association « Huriel au fil des siècles »

Quelques personnages célèbres :

  • Jean 1er de BROSSE (1375-1433) : glorieux seigneur huriélois, proche compagnon de Jeanne d’Arc, qui s’illustra lors de la délivrance d’Orléans pendant la guerre de cent ans.
  • Etienne Jehannot de BARTILLAT (1610-1702) : gardien du Trésor royal sous le roi Louis XIV.
  • Jean LARMANJAT (1826-1897) : inventeur du monorail, qui connaît actuellement un succès considérable dans plusieurs villes du monde.
  • Georges PERRIN (1917-1981) : aviateur, héro de la bataille d’Angleterre, aux côtés du commandant MOUCHOTTE.

A lire :

  • Les Maîtres sonneurs, George SAND ; éd. Folio
  • Les chemins du Pays d’Huriel, Bernard DUPLAIX, éd. La BouinotteContact :

Huriel-animation : 04 70 28 94 92 – hurielanimation(at)orange(point)fr

chapelle St Rémy, Saint-Sauvier
chapelle St Rémy, Saint-Sauvier
chapelle Ste Agathe Saint-Désiré (qui a inspiré le Grand Meaulnes)
chapelle Ste Agathe Saint-Désiré (qui a inspiré le Grand Meaulnes)

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