Mes parents, surtout ma mère, me demande tout le temps ce que je fuis en partant toujours en voyage comme ça.
Je ne sais pas d’où cela vient, mais il semble qu’il y ait une idée préconçue qui dès l’instant où vous aimez être nomade, où vous aimez voyager, où vous n’avez absolument pas envie de vous installer quelque part et d’avoir un job bien comme il faut, cela fait de vous quelqu’un qui fuit quelque chose.
Je ne supporte plus aujourd’hui cette remarque et j’ai balayé de mon entourage tout ceux qui me la font encore. Ils ne veulent pas comprendre, tant pis pour eux. Et je suis lasse de devoir m’expliquer parce que je ne suis pas dans la “norme”.
Je m’explique. Il est normal de voyager durant ses congés, ça, pas de problème tout le monde comprend. Mais il semble anormal de voyager pour vivre. Oui, parce que pour moi vivre et voyager c’est pareil. Je ne fais pas de pause dans ma vie quand je voyage et je ne comprends pas cette notion.
Comme si en voyage, je fuyais le monde réel ou les problèmes que l’on rencontre tous dans la vie. Non, non, quand je voyage, je vis et mes problèmes à régler sont toujours là et je les règle depuis la France ou le Japon, c’est pareil.
Vu que toutes ces réflexions m’énervaient beaucoup mais que j’ai repris le yoga et que j’ai décidé de ne plus m’occuper de ce que pense les autres, je vais vous dire ce que je pense.
Oui, vous avez raison. Vous êtes contents ?
Oui, c’est vrai, je fuis !
Je fuis totalement, complètement, systématiquement votre idée du monde réel. J’évite de rentrer dans votre moule. Je fuis votre vie.
Je n’en veux pas de votre vie bien rangée qui rentre dans les clous et qui est “normale”.
Au lieu de vouloir me poser comme vous, je parcoure le monde, heureuse et libre. Je vois des lieux magnifiques et rencontres des gens supers, je découvre des cultures incroyables, je me jette dans le zéro-déchet et c’est ça ma liberté, mon bonheur.
Il faut simplement que chacun accepte que nous ne sommes pas tous pareils. Ce n’est pas parce qu’on est nomade que l’on fuit. Ce n’est pas parce que l’on ne fait pas comme tout le monde que l’on ne va pas bien. Chacun a sa propre idée de la vie et de son bonheur. Il faut juste accepter que l’idée de l’autre puisse être bonne, elle aussi.
Je ne dis à personne ce qu’il doit faire et j’aimerai que l’on me laisse libre de mes choix également. J’essaie de faire comprendre à ceux que j’aime, mes parents, que je ne fuis pas, que je suis heureuse lorsque je voyage, en solitaire (de préférence mais avec un pote c’est sympa aussi et avec mes parents aussi, mais pas tout le temps, j’aime ma solitude et j’ai besoin de longues périodes seule). Il n’y a pas à s’inquiéter.
La vie est courte, on ne peut en profiter qu’une seule fois. Je ne veux plus avoir de regret, ni de remords, je veux juste vivre ma vie et ma liberté comme je l’entends.
L’image parfaite qui nous dit de faire des études, d’avoir un emploi, de se marier, d’acheter une maison, d’avoir des enfants, ça, c’est le cadre que la société veut nous imposer. Toute sortie de ce système est considérée comme anormale.
Alors, oui, c’est super, d’avoir une maison, un mari, des enfants blablabla. Oui, c’est bien si cela vous plaît, mais c’est votre choix, pas le mien ! Oh que non, pas le mien.
J’ai compris, récemment, que ce qui fait dire à ces gens que je fuis, c’est tout simplement qu’ils ne peuvent pas comprendre que j’ai brisé le moule et que je vis en dehors du cadre du bien comme il faut. Comme si j’étais hors la loi. Alors qu’en fait, dans la vie, on est libre.
Notre vie est ce que nous en faisons.
On se met soit même des freins et des limites alors que les choses sont bien plus simples et faciles. Il faut relativiser.
Je suis persuadée que les gens qui voyagent autour du monde ne fuient pas la vie, bien au contraire. Ils la vivent pleinement et librement.
J’apprécie vraiment d’être différente.
Je ne fuis pas !
Bien au contraire, je vis libre et je ne veux rien regretter. Je suis toujours en mouvement, insaisissable, libre !
Ce n’est pas pour autant que j’oublie ou laisse tomber ma famille. Je ferai toujours tout pour eux. Il ne se comptent plus que sur les doigts d’une seule main, mais j’ai besoin de ma liberté et de vivre comme je l’entends.
Trouver son bonheur est quelque chose de merveilleux et cela rend serein.